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8 février 2013

Chacun son rôle… Partie 1

Le but de l’audit, qu’il soit interne ou externe, est de vérifier la conformité des éléments soumis à la vérification. Il s’agit d’un exercice donnant lieu à une conclusion binaire : « conforme ou non ». Les éléments soumis à la vérification peuvent varier en fonction des besoins de l’entreprise. Cette vérification peut ainsi porter sur l’ensemble d’un système ou sur une partie de celui-ci comme la conformité aux exigences légales applicables, l’efficacité d’un processus, la gestion des formations, la robustesse du plan des mesures d’urgence, etc.

Si le rôle de l’audité est de faire la démonstration de la conformité, le rôle de l’auditeur est de vérifier la conformité et, le cas échéant, de démontrer l’existence des non-conformités ». L’audit n’a donc pas pour but de chercher les non-conformités. Si des non-conformités existent elles surgiront d’elles-mêmes, n’ayez crainte ! La démonstration de la conformité peut être faite par des explications verbales, des démonstrations pratiques, des enregistrements (preuves documentées de la mise en œuvre de procédures elles-mêmes documentées ou pas) ou une combinaison de ces divers moyens.

La non-conformité doit comporter deux éléments. Le critère de référence, c’est-à-dire l’exigence normative ou celle créée par l’audité dans son système puis, l’évidence d’écart. Cette pratique rédactionnelle est essentielle à une approche systématique, rigoureuse et implacable. Conséquemment, l’auditeur convaincu de l’existence d’une non-conformité qui serait incapable de la rédiger devrait conclure à la conformité. De même, un audité à qui l’on remet une « non-conformité dont la rédaction est non-conforme » devrait la contester. Cette approche permet également de prévenir l’utilisation, par les auditeurs, des paradigmes qu’ils chérissent et utilisent parfois comme critères de référence. Ainsi, si votre auditeur est convaincu que la revue de direction doit être tenue une fois par année alors que votre système prévoit le faire au trois ans ou, s’il est certain que l’ensemble de votre système doit être audité au minimum une fois durant la durée de votre certificat d’enregistrement (3 ans) alors que votre système démontre que ce sera fait à tous les cinq ans, il aura bien du mal à rédiger une non-conformité valable.

Les normes ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001 imposent aux organismes d’examiner leur système de management à intervalles planifiés. Rien dans les normes ne dicte la fréquence. Il vous revient donc, en tant que gestionnaire, de déterminer une fréquence qui s’avèrera utile pour votre organisation…

9 commentaires:

  1. Bien intéressant et très en accord avec ce qui est énoncé. Un sage en SMQ et ex-confrère m'avait justement un jour résumé la conformité d'un SM à la norme de référence en un mot, tel qu'employé plus haut: évidence.

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  2. Mais pour faire suite à l'essence du texte, comment démystifier de tels paradigmes? Il est doublement plus difficile pour quelqu'un qui est responsable des SMQ de le faire, du fait que le paradigme perpétué est souvent que l'auditeur externe est LA référence. Outre ton blogue Éric qui nous éclaire à ce sujet, existe-t-il d'autres sites ou discussions aidant à y voir clair et à détruire ces paradigmes?

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    1. Très juste Dess. Le premier paradigme à détruire est sans doute de croire que l’auditeur externe est LA référence. Ce dernier ne passe que quelques heures dans l’entreprise une fois l’an alors que le gestionnaire y travaille de longues heures chaque jour. Qui de mieux placé pour apprécier les forces et les faiblesses de l’entreprise, ce qu’il convient de faire pour prévenir les écarts, améliorer les pratiques et corriger les erreurs. Le gestionnaire « conscient » n’aura aucune surprise quant aux conclusions de l’audit n’est pas ? Le gestionnaire qui, en plus, agit évitera probablement les non-conformités. LA référence se trouve dans l’entreprise et non à l’extérieur. Rappelons que les non-conformités n'ont rien d'une mauvaise nouvelle. Au contraire !

      Les normes ne contiennent que des exigences qui font appel au gros bon sens. Les systèmes dynamiques ne sont que le compromis du moment et l’audit n’est qu’une vérification sans surprise. « Rien de ce qui peut être vérifié ne peut être prévu par l’audité ». Conséquemment, si la surprise arrive… c’est peut-être que l’auditeur a erré. C’est pourquoi il est essentiel d’exiger de l’auditeur qu’il identifie le critère de référence afin d’éviter les paradigmes. Enfin, rappelons que les critères normatifs se retrouvent dans les normes et non dans les guides, les contrats signés, les courriels transmis il y a six mois ou l’opportunité d’amélioration écrite l’année dernière.

      Pour l’instant je ne connais pas d’autres sites pour aider les gestionnaires à démystifier les normes. C’est pourquoi j’ai initié celui-ci. Plusieurs billets à venir devraient apporter un éclairage en ce sens. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

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  3. Bonjour Éric,

    Ton blog est interessant et me permet d'avoir un petit sourire aux lèvres dans ma journée!

    David A.

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  4. Salut Éric,

    Très content de te retouvé, les longues conversations sur les systèmes de management me manquent. Mais je voie que ton discours ne change pas aux cours des années. Je n'avais pas vraiment pris le temps de lire ton blog, mais soit sur et certain que je vais le faire et commenter aux besoins.

    R. Provençal

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    1. Éric Lessard 22 février 2013 10:12

      Merci pour cette intervention. Le plaisir de se retrouver est réciproque. La participation des lecteurs est motivante et source d'inspiration. J'attends avec intérêt les commentaires à venir. Cordiales salutations.

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